Mon thorax est une maison pleine de fenêtres

Pour la reprise de ses activités, le CLAC a le plaisir de recevoir en résidence de création, du 31 août au 6 septembre, deux artistes locaux venus fignoler leur projet mêlant habilement recherche poétique et danse contemporaine.

Anthony Lacroix (doctorant en Lettres et création littéraire de l’UQAR, directeur des éditions Fond’Tonne) et Stéphanie Beaudoin (artiste en danse et en théâtre reconnus au Conseil des arts du Canada) présenteront au public une performance de l’œuvre Mon thorax est une maison pleine de fenêtres en entrevue virtuelle via la page Facebook du CLAC le mardi 1er septembre et déambuleront spontanément dans Les Jardins de Métis le samedi 5 septembre (plus d’informations à venir).

 

Anthony Lacroix et Stéphanie Beaudoin

Que ce soit en théâtre-danse (Sous l’eau douce 2020, Ailleurs si on y est 2018), en danse (Migration 2019) ou en performance (Vue d’en haut 2018), le travail de Stéphanie Beaudoin se centre sur le corps comme médium artistique. Plus qu’un outil, le corps est, pour elle, la métonymie des espaces et territoires dans lesquels nous évoluons, vivons et créons. Les corps construits, sculptés par des contingences que l’on contrôle à peine, sinon pas du tout, comme nos territoires. Des corps capacité-de-charge, des corps paysages-humanisés, des corps centre-périphérie, des corps dévitalisés, mais des corps toujours scrutés, vécus, fuis, habités comme on peut.

Anthony Lacroix, quant à lui, s’intéresse aux espaces intimes, publics et fictionnels qui nous servent de refuge. Il en a parlé dans son mémoire de maîtrise en littérature, dans son dernier spectacle Le quartier de ton corps (2015), au sein de plusieurs suites publiées en revues et en parlera encore longtemps. Sa poésie s’ancre dans les références juteuses d’une époque et celles de lieux reconnaissables, tangibles, qui nous façonnent, donnent corps à qui nous croyons être. Ses mots sont les territoires imaginés ou réels qui nous modèlent, eux aussi ; ils articulent les fonctions musculaires du corps et du cœur, en appellent au mouvement.

 

Le projet de création

Mon thorax est une maison pleine de fenêtres

Le travail que partage Stéphanie et Anthony, au-delà de l’irrésistibilité des mots sur le corps construit, c’est un assemblage inconfortable du corps et de ses refuges – de chair autant qu’imaginés – et c’est cela qui inspire leur démarche artistique. Leurs corps semblent parfois être autant des territoires connus que des non-lieux, ces espaces publicitaires arides où l’œil se méprend entre paysage et marchandise. Les complexes et l’aisance partagent ces espaces, dans un thorax déshabité où ils voudraient ouvrir les fenêtres pour laisser entrer l’extérieur.

 Mais peut-on se réfugier au sein de notre corps quand il demeure au vu et au su de tous ? Dans la maladie, dans la performance, dans la tendresse et la colère, le quotidien et les grands jours, comment présentons-nous cet espace intime, public ou fictionnel qui nous précède incessamment ? Pour tenter de mesurer l’inconfort du corps-refuge, avec les mots dedans et dessus, Stéphanie et Anthony, dans la vie, s’époumonent au cardio, affinent leur flexibilité, se mirent dans le miroir et auscultent leurs muscles. Sans convier dans l’espace de création la salle d’entraînement où les corps soupèsent leur poids personnel et social, le duo s’en inspire pour trouver la corporéité qui fait résonner les mots avec les limites physiques. Avec Mon thorax est une maison pleine de fenêtres, ils espèrent trouver un espace nouveau, une sorte d’ouverture latérale entre les os.

Informations générales

Entrevue dans la Tourelle : Mardi 1er septembre à 11h 
à suivre sur la page Facebook du CLAC
Déambulation spontanée à la Place Hydro-Québec des Jardins de Métis, l’activité est gratuite mais l’entrée aux Jardins est payante
Samedi 5 septembre 2020 à 11h – Reportée en cas de pluie
418 775-2764 ou culture@clac-mitis.org